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Analyse scientifique de l’état de la biodiversité en Suisse en 2014

Plus de 40 centres de recherches actifs dans le domaine de la biodiversité ont publié un rapport qui fait la synthèse des connaissances scientifiques relatives à la biodiversité en Suisse.

Ce rapport très intéressant peut être consulté sur le site de l’académie suisse des sciences naturelles .

Le rapport est particulièrement accablant pour la gestion de biodiversité dans la zone agricole, laquelle concerne directement la Chouette Chevêche :

– en 1950 il y avait 15 millions d’arbres fruitiers en suisse, plus que 3 millions en 1991 et 2.3 millions aujourd’hui;

– les surfaces de promotion de la biodiversité (=surfaces de compensation écologique) ont un impact modéré sur la biodiversité. Au mieux, elles ont permis de ralentir, légèrement, la disparition des espèces dans la zone agricole …

– l’objectif consistant à enrayer le recul des espèces menacées au moyen de ces surfaces de promotion de la biodiversité n’a pas été atteint;

– seul 1% des surfaces situées dans les terres arables ont une valeur écologique;

– les produits phytosanitaires ont des effets mortels directs sur les amphibiens et les insectes butineurs.

– les remembrements effectués entre 1950 et 1985 ont été, on le sait, catastrophiques pour les structures dans le paysage, mais les remembrements actuels détruisent encore des structures écologiques précieuses.

Les scientifiques en appellent à la société et au politique afin que les mesures – connues et applicables – soient enfin mises en oeuvre dans la zone agricole et dans l’ensemble des milieux naturels de Suisse.

Ce rapport a fait l’objet d’un reportage au TJ 19h30.

La Chouette chevêche fait l’objet d’une attention soutenue et la pose de nichoirs permet son existence de manière artificielle dans le Canton du Jura. A long terme pourtant son maintien et le retour de la biodiversité dans les zones agricoles d’Ajoie dépendent d’une intégration, et non d’une « promotion », de la biodiversité dans les pratiques agricoles.

Nuit de la Chouette 28 mars 2015

Venez découvrir les rapaces nocturnes!

La nuit de la chouette a lieu tous les deux ans dans toute la Suisse romande. Cet évènement est destiné à un large public pour faire connaître les chouettes et hiboux. En Ajoie, c’est la Société des Sciences naturelles du Pays de Porrentruy (SSNPP) qui organise cette 11e édition de la Nuit de la Chouette en collaboration avec le Musée jurassien des sciences naturelles (MJSN).  Cette soirée est ouverte à tous les curieux de la nature nocturne, mais une inscription préalable (jusqu’au 25.03.2015) est obligatoire.

Programme du 28 mars 2015
19h : conférence sur les rapaces nocturnes
20h : sortie guidée dans la nature en Ajoie
22h : retour au Musée et collation

Lieu Musée jurassien des sciences naturelles à Porrentruy (route de Fontenais 21)

Inscription obligatoire auprès du Musée jusqu’au 25.03.2015 (limité à 60 personnes)
info@jurassica.ch ou 032 420 92 00

Informations:

SSNPP (société des Sciences Naturelles du Pays de Porrentruy) ssnpp@bluewin.ch ou muriel.schupbach@gmail.com

Quelques liens :

Musée jurassien des sciences naturelles – Jurassica

Site de la LPO France (Ligue de Protection des Oiseaux)
Sous « ressources », différents pdf sur les rapaces nocturnes peuvent être téléchargés, possibilité d’entendre des chants et nombreux exemples de « gestes chouettes » envers les rapaces nocturnes qui peuvent être mis en place


Attention

La Nuit de la Chouette a lieu à une date différente en France. En Suisse, elle organisée le 28 mars 2015 !

421 millions d’oiseaux en moins

Début novembre, les médias ont largement répercuté une étude publiée dans un journal anglais d’écologie (Ecology Letters) qui a dénombré le nombre d’oiseaux disparus depuis les années 80 en Europe occidentale (cf. notamment ce reportage sur la RTS). 

Ce que les médias ont relayé est juste à l’échelle européenne et se vérifie en Ajoie: depuis une trentaine d’années,  des espèces qui y étaient encore présentes voire communes  ont disparu ou très fortement régressé :  Bruant proyer, Alouette des champs, Tarier des prés, Pie-grièche grise, Alouette lulu, Caille des blés, Moineau friquet, Perdrix grise, etc. Sera-t-on bientôt surpris de voir une Hirondelle rustique dans une étable ?

Ce que les médias ont moins souligné, c’est que les oiseaux disparaissent avant tout par manque de nourriture et sont en haut de la chaîne alimentaire; ils représentent la point visible de l’iceberg de ce qui a disparu. Leur absence indique que des volumes gigantesques de proies (criquets, scarabées, hannetons, araignées, chenilles de papillons, etc.) ont déserté les prés de fauches, le sol, les vergers, les pâturages.

Ce que les médias n’ont pas dit non plus,  c’est que les pertes subies par l’avifaune entre 1980 et 2010 sont faibles par rapport à celles subies entre 1950 et 1980.  C’est dans les années entre l’après-guerre et 1980 que les effets de la mécanisation de l’agriculture, de l’utilisation des biocides (pesticides, insecticides) et des nouveaux modes de vie liés à une énergie peu chère ont provoqué un impact très destructeur sur l’avifaune, bien plus fort en Suisse que durant les années 1980 à 2010.

Il est inquiétant de constater que les programmes de promotion de la biodiversité dans la zone agricole mis en place depuis le début des années 2000 ne parviennent pas à inverser la tendance, et que seules des espèces pour lesquelles des mesures spécifiques sont mises en place s’en sortent un peu mieux, comme c’est le cas en Ajoie pour la Chevêche… qui a la chance d’avoir failli disparaître !